“La seule façon d'apporter la paix au monde est d'apprendre soi-même à vivre en paix” 
Jack Kornfield

Eduquer à la peur, la seule option?

Par Alexandra Palao | 17 octobre 2022

Lundi dernier, nous parlions des limites de l’IMC.
Nous comprenions ensemble les dangers à utiliser statistiquement ce calcul pour des individus.
 
Allons plus loin.  
La tendance est à l’acceptation, la compassion envers soi. Les travaux de Kristin NEFF sur le sujet sont précieux, laissant entendre les pouvoirs de transformation durables de ces pratiques.
 

Faire peur à ses patients est-ce la clé d'une santé physique et mentale durable? 


Que dire des propos de Maye Musk relayés par un site de nutrition bien connu ?
 
Les impédancemétries, les régimes encore prescrits (malgré le rapport de l’ANSES de novembre 2010 sur l’évaluation des risques liées aux pratiques alimentaires d’amaigrissement) sont-ils le reflet d'une société qui comprend ce qui se joue derrière l'acte alimentaire? 
 
L’évolution des chiffres de la prévalence de l’obésité démontre-t-il les bénéfices de cette éducation à la peur qui se manifeste par des règles et une restriction alimentaire ?

L'obésité est passé de 5,3% à 17% en 40 ans.   

En 1980, l’obésitéest de 5,3% (source INSEE) de la population, en l’an 2000 elle est de 9,2%(enquête Roche-Obépi). En 2019, elle atteint 17% (enquête Odaxa) de la populationfrançaise, soient plus de 8 millions des personnes.
 
« La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à des résultats différents »
Albert Einstein
 
Pointer du doigt les industriels et l’alimentation ultra-transformée est facile.
La cause de l’obésité multi-factorielle.
L’alimentation ultra-transformée n’est pas la seule coupable.
 
Sortons de toute idée de coupable/victime pour comprendre qu’il y a ici des êtres qui souffrent face à leur corps, leurs choix alimentaires et que leur souffrance n’est pas due à un quelconque manque de volonté.
Que nous sommes tous responsables. 

Des recommandations qui alourdissent la charge mentale des mangeurs  

 
Ils souffrent et luttent pour appliquer des recommandations nutritionnelles, inapplicables 24/24,7/7 en 2022.
Inapplicables car le moteur de leurs choix est la volonté. Et que nous vivons en 2022 à l’heure où la proposition alimentaire est pléthorique et omniprésente.
De quoi craquer pour ne pas devenir fou.
Ce qui enclenche une nouvelle période de restriction.
Les jeunes ont mis en place des Cheat-meals pour ritualiser les moments où ils lâchent tout contrôle avant de replonger dans le contrôle.
 
Est-ce ce monde auquel nous, professionnels de santé, de soins, éducateurs, parents, aidants, voulons contribuer?  

L'alimentation nous rend malades, mais uniquement pour les raisons que l'on croit. 

L’alimentation est devenue une affaire de volonté, d’applications de règles émanant de sources extérieures à soi-même.
Un contrôle qui mène à la prise de poids et sème les graines de troubles des conduites alimentaires.
 

Nous avons déconnecté les mangeurs de leur sagesse, de leurs ressources intérieures.

Quand allons-nous le comprendre ?
Il semble que cela du temps.
 
Le changement passe par vous qui lisez cet article.
 
Il est temps de comprendre la responsabilité des institutions dans cette affaire. Et notre co-responsabilité à tous. 
 
Si nous continuons à éduquer à la peur de grossir comme nous le faisons depuis 20 ans, l'obésité continuera de gagner du terrain. 

La clé pour résoudre l'obésité est dans le corps et l'autocompassion

 
Éduquer par la peur à la santé est-elle l’option juste selon vous ?

Selon mon expérience clinique, mes recherches continues depuis 10 ans, la clé est dans la présence au corps et l'autocompassion. 

Partagez cet article si vous pouvez que le monde en a besoin.  
 
 
A lundi prochain
Alexandra 

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