“La seule façon d'apporter la paix au monde est d'apprendre soi-même à vivre en paix” 
Jack Kornfield

La peur est-elle bonne conseillère?

Par Alexandra Palao | 4 octobre 2022

Le sucre est un poison,

peut-on lire en caractères gras sur une vidéo qui circule depuis 1 mois. 
Ni la première, ni la dernière. 

Je suis professionnelle de santé. 
Je m'occupe de la santé physique ET de la santé mentale dans mon travail sur l'alimentation. 
La tonalité  et les effets de ces messages ne sont pas neutres.   

"Combattre", "faire barrière à ses envies". 
"STOP au sucre"
"En finir définitivement avec vos envies sucrées"
"le sucre peut faire un coup d'état en vous"
"le sucre vous rend violent, agressif"

sont d'autres exemples qui en disent long sur le champ lexical guerrier contre le sucre. 

La guerre est-il vraiment la solution à l'obésité et au surpoids? 

Faire peur à nos concitoyens est-elle un moyen de prendre le pouvoir sur eux? 
Ou de leur faire du bien ? 

Nous sommes entrés dans une ère nutritionnelle qui fait le lit de cette guerre. 
Je ne débattrais pas ici de la véracité de l'addiction au sucre. 
J'en parlerai dans la conférence du 19 octobre (infos ci-dessous)

Vous savez comme moi que rien n'est blanc ni noir. 


Le choix d'une politique interventionniste sur la prévention du surpoids et de l'obésité est née il y a plus de 20 ans en France, suite au constat d'échec pour guérir l'obésité. 

C'est ainsi qu'est né le premier Plan National Nutrition Santé en 2001. 

L'effet principal de cette politique a été de diffuser des messages de prévention et de sensibilisation au Bien Manger à tous. Y compris aux bien-portants. 

En 2006, le rapport annuel du Trust For America’s Health est intitulé « Comment les politiques sur l’obésité ont échoué en Amérique ».

Ce n'est pas ce qui arrête les experts français.  Bientôt le modèle nutritionnel envahit les foyers et s'invitent en bas de nos publicités, cultivant une dissonance cognitive.  
Les messages de sensibilisation au Bien Manger eux s'infiltrent dans les esprits de nos enfants, et ce parfois dès l'âge de 6 ans. Je pense surtout aux petites filles. 

Un constat : 

Le premier PNNS a été créé avec pour objectif de réduire l'obésité de 20%. 
En 20 ans, elle a augmenté de 70%. 

Dont acte. Ou pas.

Que fait-on de différent pour tirer la leçon des expériences menées? 
Il n'est pas question ici de juger les politiques mises en œuvre dans le passé. Il faut parfois mettre en place des actions pour comprendre leurs limites. 

Je constate toutefois que personne ne partage avec le grand public cet échec. 
Pourquoi? 

Faisant fi de cette transparence, les acteurs institutionnels et les experts  -les mêmes que ceux qui ont créé les PNNS- mettent en place le Nutri-Score vers 2016. 
Alors même que cette orientation nutritionnelle démontre déjà ses limites. 

Certains auteurs parlent de tyrannie nutritionnelle. 

Finalement chercher le coupable importe peu. 

Ce qui compte, c'est la réalité sur le terrain. 

 
Les mangeurs ont peur. Du sucre. De devenir gros. De tomber malade. Alors, tous ce sont mis en guerre contre leurs envies. Ils font attention. 
Faire attention se traduit par une hypervigilance. Détourne de l'instant présent. Anticipant un drame à venir -la prise de poids- qui se présente lorsque la personne craque. Ce tout être humain ne peut manquer de faire s'il se met en restriction. 

Alternant craquage et restriction, le poids grimpe. 

Alors, faire peur à nos concitoyens est-elle vraiment la seule option? 

Nous en parlerons lors de la conférence Doit-on avoir peur du sucre? La peur est-elle une bonne conseillère? 

Nous reviendrons sur les éléments sociologiques de l'histoire de l'épidémie, les changements de la norme de l'IMC en 1998. 
Nous esquisserons l'alternative à la peur. 

Que vous soyez professionnels de santé, de l'alimentation ou une personne qui se questionne, retrouvez-moi le 19 octobre pour échanger sur ce sujet fondamental à l'heure de ce Nouveau Monde que nous appelons de nos vœux. 
Un monde pacifique qui met chacun aux commandes de sa Vie. 


Merci pour votre attention et bonne infusion. 
A très vite. 
Alexandra







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