Merci Sara !
Par Alexandra Palao |
17 novembre 2016
Histoire banale ou pas....
Nous continuerons notre travail ensemble. Car il est temps pour Sara de s'affirmer dans son cadre familial et avec ses camarades, dont elle vit mal certains commentaires sur son apparence. Avec douceur et fermeté. Apprendre à imposer ses limites. A se respecter. Et à s'envoler pour vivre une vie riche de sens.
Bravo Sara et merci.
Pour moi, c'est un des plus beaux cadeaux que je pouvais recevoir.
C'est Sara (prénom changé), jeune fille de 12 ans qui me l'offre.
C'est Sara (prénom changé), jeune fille de 12 ans qui me l'offre.
J'ai fait la connaissance de Sara il y a 3 ans, dans le cadre de mes Ateliers des 6 sens dans une école primaire de Vaucresson. En classe de CM2, nous avons noué rapidement un doux lien.
J'avais la pensée, à l'époque, que je n'étais pas sur le chemin de Sara pour rien.
Nous avons vécu de belles séances, en tout environ une petite vingtaine. Sara était active, intéressée par la dimension ludique et sensorielle de notre travail autour des aliments, des packagings et des expériences faites en séance. La maman me rapportait que Sara partageait nos découvertes avec sa famille.
Le plus beau c'est que cela s'est fait naturellement.
J'avais la pensée, à l'époque, que je n'étais pas sur le chemin de Sara pour rien.
Nous avons vécu de belles séances, en tout environ une petite vingtaine. Sara était active, intéressée par la dimension ludique et sensorielle de notre travail autour des aliments, des packagings et des expériences faites en séance. La maman me rapportait que Sara partageait nos découvertes avec sa famille.
Le plus beau c'est que cela s'est fait naturellement.
J'oubliais un détail clé. Dans la famille de Sara, les problématiques de surcharge pondérale sont nombreuses. Complexes comme dans tous les cas, multifactorielles sans aucun doute.
En toile de fond, ma petite voix me disait que je pouvais aider Sara à ne pas commettre certaines erreurs, au rang desquelles la première était de ne pas suivre de régime.
A l'époque, Sara était dans les cloux de l'IMC (grrr....qui ne veut pas dire grand-chose mais bon...), mais le spectre du surpoids était déjà omniprésent dans la culture familiale. Ce que l'on comprend aisément.
Sara a également une grande soeur, qui était à l'époque suivie par un réseau spécialisé (ou dit spécialisé) dans le surpoids et l'obésité.
J'ai quitté Sara à la fin du CM2 en l'invitant à poursuivre ses expériences, à se fier à son ressenti, aux choix qui la guidait vers des aliments dont elle retirait du plaisir.
Je savais qu'à la maison, il n'était pas simple de ramener les messages de plaisir, d'écoute du ressenti.
Je ne pouvais que semer des graines. Je l'ai fait avec une vraie joie.
J'ai retrouvé Sara en septembre.
Hasard ? Pas sûr. Ni pour elle, ni pour moi.
Elle avait croisé une diététicienne l'an passé, au sujet de son poids et de la nécessité de le stabiliser. Avec les interdits qui allaient avec, sinon cela n'aurait pas été drôle (grrr....)....J'ironise mais le sujet est gravissime.
Je la suis depuis septembre et je m'émerveille. Cette jeune fille a tout compris (ou presque !).
Les graines ont fleuri : de nombreuses prises de conscience, une capacité d'analyse des expériences alimentaires d'une infinie maturité, pas simple à assumer face à des discours habituellement restrictifs.
Je suis là pour toi, Sara et tu es là pour me montrer à quel point la régulation du comportement alimentaire se fait et se fera par l'éducation dès le plus jeune âge. Pour agir en amont du surpoids. Le plus efficacement.
Sara est courageuse, elle ose affronter soeur et parfois maman, avec le plus de douceur possible (mais Sara est aussi une ado... elle fait de son mieux, comme chacun de nous !), qui sont dans des croyances figées.
Exemple qu'elle me cite ce matin : "j'ai fait une compétition hier. Je n'avais pas beaucoup déjeuné et j'avais oublié de prendre un goûter avec moi. En rentrant vers 17h, j'ai faim. Ma soeur me dit "l'heure est passée, tu attendras le dîner". Je ne l'ai pas écouté. J'ai choisi avec soin ce dont j'avais envie (Sara est une mangeuse régulée, ses envies sont concomitantes à sa faim :) ), et j'ai savouré le tout, au calme, sur mon bureau. J'avais 2 paquets de petits gâteaux. J'ai pris un gâteau de chaque, et je me suis demandé si j'en avais encore envie. J'ai réalisé que non. J'ai été reposer les paquets non terminés à la cuisine".
En toile de fond, ma petite voix me disait que je pouvais aider Sara à ne pas commettre certaines erreurs, au rang desquelles la première était de ne pas suivre de régime.
A l'époque, Sara était dans les cloux de l'IMC (grrr....qui ne veut pas dire grand-chose mais bon...), mais le spectre du surpoids était déjà omniprésent dans la culture familiale. Ce que l'on comprend aisément.
Sara a également une grande soeur, qui était à l'époque suivie par un réseau spécialisé (ou dit spécialisé) dans le surpoids et l'obésité.
J'ai quitté Sara à la fin du CM2 en l'invitant à poursuivre ses expériences, à se fier à son ressenti, aux choix qui la guidait vers des aliments dont elle retirait du plaisir.
Je savais qu'à la maison, il n'était pas simple de ramener les messages de plaisir, d'écoute du ressenti.
Je ne pouvais que semer des graines. Je l'ai fait avec une vraie joie.
J'ai retrouvé Sara en septembre.
Hasard ? Pas sûr. Ni pour elle, ni pour moi.
Elle avait croisé une diététicienne l'an passé, au sujet de son poids et de la nécessité de le stabiliser. Avec les interdits qui allaient avec, sinon cela n'aurait pas été drôle (grrr....)....J'ironise mais le sujet est gravissime.
Je la suis depuis septembre et je m'émerveille. Cette jeune fille a tout compris (ou presque !).
Les graines ont fleuri : de nombreuses prises de conscience, une capacité d'analyse des expériences alimentaires d'une infinie maturité, pas simple à assumer face à des discours habituellement restrictifs.
Je suis là pour toi, Sara et tu es là pour me montrer à quel point la régulation du comportement alimentaire se fait et se fera par l'éducation dès le plus jeune âge. Pour agir en amont du surpoids. Le plus efficacement.
Sara est courageuse, elle ose affronter soeur et parfois maman, avec le plus de douceur possible (mais Sara est aussi une ado... elle fait de son mieux, comme chacun de nous !), qui sont dans des croyances figées.
Exemple qu'elle me cite ce matin : "j'ai fait une compétition hier. Je n'avais pas beaucoup déjeuné et j'avais oublié de prendre un goûter avec moi. En rentrant vers 17h, j'ai faim. Ma soeur me dit "l'heure est passée, tu attendras le dîner". Je ne l'ai pas écouté. J'ai choisi avec soin ce dont j'avais envie (Sara est une mangeuse régulée, ses envies sont concomitantes à sa faim :) ), et j'ai savouré le tout, au calme, sur mon bureau. J'avais 2 paquets de petits gâteaux. J'ai pris un gâteau de chaque, et je me suis demandé si j'en avais encore envie. J'ai réalisé que non. J'ai été reposer les paquets non terminés à la cuisine".
Nous continuerons notre travail ensemble. Car il est temps pour Sara de s'affirmer dans son cadre familial et avec ses camarades, dont elle vit mal certains commentaires sur son apparence. Avec douceur et fermeté. Apprendre à imposer ses limites. A se respecter. Et à s'envoler pour vivre une vie riche de sens.
Bravo Sara et merci.